Énergies renouvelables, réseaux de transports singuliers, objectifs zéro déchets, filières issues de l’agriculture biologique ou encore réserves nationales : les mesures pour protéger l’environnement sont diverses. Le dessous des cartes passe en revue les différents critères d’évaluation et teste les idées neuves.
L’Allemagne souvent perçue comme pionnière
L’Allemagne, souvent perçue comme pionnière en écologie politique, a décidé après Fukushima d’abandonner le nucléaire et de développer les énergies renouvelables. Cependant, elle reste tributaire des énergies fossiles et du culte de la voiture, ce qui la place parmi les mauvais élèves européens en termes d’émissions de CO2. La guerre en Ukraine complique encore sa situation énergétique.
Les premières formations politiques écologistes émergent dans les années 1980, avec un accent sur la protection de la biodiversité et la lutte contre les accidents industriels. Aujourd’hui, les concertations internationales se concentrent principalement sur le climat et son réchauffement. Les plus gros émetteurs de CO2 sont la Chine, les États-Unis, l’Inde, la Russie, le Japon, l’Iran et l’Allemagne. Les pays les moins émetteurs sont souvent les plus pauvres, comme la Somalie ou le Tchad.
Le bilan carbone ne donne qu’un aperçu partiel des responsabilités nationales dans les émissions globales. En France, bien que le bilan carbone ait diminué depuis trente ans, l’empreinte carbone réelle a augmenté de 20 % en raison de la désindustrialisation et des importations croissantes. Selon l’indice de performance climatique, la Suède est en tête grâce à une forte part d’énergies renouvelables. L’Allemagne et la France occupent respectivement les 19e et 23e places tandis que les États-Unis sont derniers.
L’indice de performance environnementale prend en compte la qualité des écosystèmes locaux. Le Danemark, le Luxembourg et la Suisse sont en tête. La France est 5e et l’Allemagne 10e sur 180 pays. Cependant, il faut nuancer ces classements car certaines actions écologiques peuvent avoir des effets négatifs ailleurs.
Empreinte écologique
L’empreinte écologique mesure la surface terrestre nécessaire pour soutenir un individu selon son mode de vie. En multipliant cette surface par le nombre d’habitants, on obtient l’empreinte écologique globale des pays. Actuellement, les prélèvements humains dépassent ce que la biosphère peut renouveler et absorber.
En Allemagne, malgré une production électrique renouvelable à plus de 40 %, près de 45 % provient encore des énergies fossiles comme le charbon. Le Danemark a réduit ses émissions de CO2 grâce à un important parc d’éoliennes. San Francisco vise le zéro déchet avec des initiatives comme l’interdiction des bouteilles en plastique.
La Suisse
La Suisse possède le réseau ferroviaire le plus écologique au monde avec une énergie fournie à 90 % par l’hydroélectricité. Grenoble a été désignée capitale verte européenne 2022 grâce à son réseau cyclable et ses transports collectifs.
L’émisphère sud
À Singapour, une taxe dissuasive limite le nombre de véhicules individuels. En Afrique, un projet de muraille verte vise à stopper la désertification au Sahel avec des reboisements significatifs au Sénégal.
Le Costa Rica est salué pour sa production électrique issue à 99 % d’énergies renouvelables et ses nombreuses réserves naturelles. Le Bhoutan est le premier pays à avoir un bilan carbone négatif grâce à ses forêts couvrant 70 % du territoire.
Bénéfices de la tragédie ukrainienne
La tragédie ukrainienne pourrait accélérer la transition énergétique pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles russes. Après le choc pétrolier de 1973, des mesures comme la limitation de vitesse sur les routes françaises avaient été prises pour économiser l’énergie.